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Interview avec Hailey Ross, diplômée du MBA Mode et Média d’IFA Paris
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Interview avec Hailey Ross, diplômée du MBA Mode et Média d’IFA Paris

By avril, 2020mai 7th, 2022No Comments

« IFA Paris m’a donné la confiance nécessaire pour lancer ma propre entreprise ! »

Née au Zimbabwe, diplômée de l’école de mode IFA Paris et de son MBA Mode et Media, Hailey Ross a créé avec sa sœur la marque de chaussures de luxe Kosedy, établie au Royaume-Uni, à Manchester. Marque à l’approche éco-responsable et faite exclusivement d’éditions limitées. Interview.

Michel Temman : D’où venez-vous ? Comment s’est déroulé votre parcours dans le monde de la mode ?

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

Hailey Ross : Je suis née au Zimbabwe et vis maintenant à Manchester au Royaume-Uni. J’ai d’abord étudié le graphisme en Afrique du Sud après l’école puis y ai travaillé quelques années dans le monde professionnel. Cependant, je ne m’y suis jamais vraiment sentie épanouie, alors j’ai déménagé à Paris pour y reprendre mes études de mode – univers pour lequel j’ai toujours éprouvé beaucoup de passion. Mon MBA Mode et Média à IFA Paris m’a permis d’étudier à Shanghai – une expérience forte, inoubliable, qui m’a ouvert les yeux sur une autre facette du secteur de la mode.

M.T. : Maintenant établie en Angleterre, vous avez créé Kosedy, « marque de chaussures de luxe pour les femmes indépendantes de Manchester. » Pouvez-vous en dire plus sur la marque, le projet et d’où vient ce nom, Kosedy ?

L’alumna Hailley Ross (à droite) et sa sœur Shellen Edy (à gauche)

L’alumna Hailley Ross (à droite) et sa sœur Shellen Edy (à gauche)

Hailey Ross : La création de Kosedy a été un processus lent. J’ai d’abord envisagé la fabrication des produits en Afrique du Sud mais j’ai été très déçue par la qualité des échantillons et ai donc poursuivi la recherche d’un fabricant européen. Ce fut le défi le plus difficile en raison de notre demande pour de petites quantités. Après des essais et un certain nombre d’erreurs, je suis finalement tombée sur une petite entreprise familiale, dans la région Le Marche, en Italie, autrement connue sous le nom de « vallée de la chaussure », et je savais qu’elle serait parfaitement adaptée à la vision du projet Kosedy. À ce stade, Kosedy n’avait pas de nom jusqu’à ce que ma sœur Shellen et moi-même décidions de lancer notre entreprise. La marque est ainsi née. Le nom Kosedy vient de co (allusion à l’idée d’équipe), s pour sisters (sœurs)/small (petit)/sustainable (durable) et edy, notre nom de jeune fille.

M.T. : Vous prônez à travers votre marque des valeurs spécifiques, une attitude différente à l’égard de l’idée même de consommer et des éditions limitées. Vous soutenez la mode durable et souhaitez réutiliser les matériaux en surplus…

Hailey Ross : En effet. La fast fashion est devenue l’un des problèmes les plus sérieux pour l’environnement. Nous voulions, de notre côté, créer des designs intemporels avec une touche qui se démarque du reste tout en conservant les éléments de base que les femmes recherchent pour leurs chaussures. Nous encourageons d’une certaine façon les consommatrices à acheter mieux, du durable, des produits qui ne sont pas liés au calendrier saisonnier et pouvant résister à l’épreuve du temps, à la fois dans la conception et dans la qualité. Notre série Annular utilise par exemple des surplus inutilisés de cuir et nous espérons à l’avenir que toute la collection évoluera dans ce sens.

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

M.T. : Quelle est précisément votre approche en matière de durabilité, d’éco-responsabilité ?

Hailey Ross : Des quantités de production limitées signifient que nous ne faisons pas de stockage. Nous créons ce que nous savons que nous pouvons vendre et nous assurons que telle consommatrice demande d’abord un produit. Deuxièmement, nous pensons que le cuir est un matériau vraiment durable. Il est moins nocif à fabriquer et dure beaucoup plus longtemps que les matériaux synthétiques. Enfin, nous visons à utiliser le surplus de cuir dans la mesure du possible, en l’empêchant d’être incinéré ou de se perdre. La durabilité n’a, je crois, pas de fin véritable, mais c’est une course sans fin fixée dans un cadre défini et à laquelle nous participerons sans cesse. Il nous faudra développer des idées et repousser toujours les limites afin d’élaborer les meilleures solutions possible pour l’environnement.

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

Shooting a Manchester d’une collection Kosedy

M.T. : Comment avez-vous rejoint l’école de mode IFA Paris ? Et que vous a apporté le MBA Mode et Média ? Des idées, une vision nouvelle ?

Hailey Ross : Le fait d’être plongée dans le bain de différentes cultures a certainement joué un rôle énorme dans la vision et dans la concrétisation du projet Kosedy. En plus d’être née au Zimbabwe, d’être étudiante à Paris et à Shanghai, j’ai découvert des horizons, des opinions et des croyances si différents durant mes cours. J’ai expérimenté une vision à 360 degrés sur la façon dont le monde perçoit la mode et gère différentes situations. En plus de cela, IFA Paris m’a apporté une grande variété de compétences et m’a donné la confiance nécessaire pour lancer ma propre entreprise. J’ai acquis tant de connaissances. J’ai eu aussi le privilège d’être exposée à tant de pairs et de professeurs expérimentés, dont certains avec lesquels j’ai été en contact après mes études.

M.T. : Vous venez de lancer votre site de e-commerce. Quels sont les principaux défis lorsque l’on est un nouveau venu proposant en édition limitée des articles de luxe en ligne ?

Hailey Ross : La fourchette de prix est le problème numéro un. Nous avons eu d’innombrables visiteurs sur notre site web au cours du dernier mois – ce fut incroyable – mais la difficulté a été de convertir ces visiteurs en clients. L’inconvénient, quand on est uniquement en ligne, c’est que nous n’avons que les médias sociaux pour interagir avec nos consommateurs potentiels. Nous ne pouvons pas être vus et nos produits ne peuvent pas être essayés dans les magasins. Notre exposition est donc limitée pour le moment. Cependant, je suis persuadée que toutes les bonnes choses prennent du temps. Je crois en notre vision et je suis convaincue que dans les années à venir, nous allons développer notre marché tout en gardant en tête et au premier plan la question de la durabilité !

Pour plus d’informations sur le programme d’IFA Paris suivi par Hailey : MBA Mode et Média