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Interview avec Ehryl O’Rourke, diplômée du MBA Mode et Media
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Interview avec Ehryl O’Rourke, diplômée du MBA Mode et Media

By février, 2019mars 21st, 2023No Comments

« IFA Paris nous encourage à sortir de notre zone de confort ! »

Diplômée d’IFA Paris et de son MBA Mode et Media, l’Américaine et dynamique Ehryl O’Rourke est établie à Paris où elle a travaillé pour MTV France ou CNN International et où elle a créé avec sa partenaire Leah Li l’agence OuiBridge, une entreprise spécialisée dans les relations publiques, le web et le branding. Interview start-up.

Michel Temman : Erhyl, d’où venez-vous aux États-Unis ? Dites-nous en plus sur vous et votre parcours, jusqu’à vos études à IFA Paris et la création de OuiBridge ?

Ehryl O’Rourke : J’ai grandi dans une petite ville de banlieue, près de Boston, dans le Massachusetts, appelée Hopkinton. C’est là que débute le tristement célèbre marathon de Boston. En grandissant, il semblait que la plupart des gens autour de moi avaient leur vie planifiée. Mais pas moi. Je voulais davantage et ne savais comment y parvenir. J’ai franchi beaucoup d’obstacles sur le plan personnel et professionnel, mais rien ne semblait me satisfaire ou me défier suffisamment pour m’intéresser à long terme. Au cours de cette période de réflexion personnelle, j’ai parcouru le monde et en particulier l’Asie et l’Europe. Je savais que je devais quitter les États-Unis. Après mes études en commerce international à la Boston University, j’ai décidé d’aller apprendre le français à Paris. La première année de mon arrivée, j’ai travaillé pour de grandes sociétés de médias telles que Viacom International (MTV France, Nickelodeon, GameOne, J-One) et CNN International. J’ai apprécié le secteur des médias mais n’étais toujours pas satisfaite de ma carrière professionnelle. Encore une fois, je voulais plus. J’ai alors décidé de faire un acte de foi et d’obtenir un MBA à IFA Paris en raison de ma nature droite, créative, extravertie et ouverte. J’ai toujours été attachée à la mode et aux arts, tout en maintenant un esprit d’entreprise. Une fois le diplôme d’IFA en main, il n’était pas facile de rivaliser avec des milliers d’autres fashionistas désireuses de réussir dans le secteur, en particulier à Paris. Il y a eu des moments où je me suis vraiment sentie vaincue. Mais je crois que c’est cela qui a motivé ma décision de créer une entreprise.

M.T. : Vous avez obtenu votre MBA Mode et Media d’IFA Paris en 2018. Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre ce MBA et en quoi a-t-il été déterminant ? Qu’avez-vous appris en termes de connaissances, de compétences pratiques, d’autonomisation ou d’idées qui ont changé votre vision ou même vous-même ?

Ehryl O'Rourke

Ehryl O’Rourke

Ehryl O’Rourke : Travailler chez Viacom International et CNN International m’a vraiment ouvert les yeux sur le marketing, la publicité et le journalisme. C’est pendant cette période que j’ai décidé de travailler dans les médias, et plutôt dans un domaine plus diversifié qui me mettrait au défi psychologiquement et sur un plan créatif. J’ignorais que d’étudier la mode me mettrait aussi au défi sur un plan plus émotionnel. Un faux cliché veut que les étudiants des écoles de mode ne sont attirés que par la mode ou uniquement parce qu’ils aiment les magasins ou se coiffer eux-mêmes. Les gens ne semblent pas comprendre que la mode fait partie de notre histoire, que c’est une forme d’art et d’expression et un secteur se comptant en milliards d’euros, une partie de la culture de notre société et une partie importante de notre avenir que nous ne pouvons ignorer. J’ai appris la plupart de ces choses à IFA Paris. À un niveau plus profond et plus personnel, j’ai appris que je pouvais surmonter toutes les difficultés émotionnelles que je rencontrais. Travailler dans la mode n’est pas pour les âmes sensibles. Comme dans la plupart des professions, il faut avoir la passion en soi, mais plus encore dans la mode. IFA Paris est un environnement d’apprentissage très sûr et attentionné, mais l’école nous encourage surtout à sortir de notre zone de confort et à entreprendre le voyage !

M.T. : Peu de temps après l’obtention de votre diplôme, vous avez lancé avec votre partenaire Leah Li l’agence de conseil et la plate-forme web OuiBridge, au nom mêlant français et anglais. Comment cette aventure a-t-elle débuté et que propose OuiBridge ?

Ehryl O’Rourke : J’ai rencontré ma partenaire chinoise Leah lors de mon premier stage axé sur la mode dans une société appelée Melijoe, une entreprise de commerce en ligne de vêtements de luxe spécialisée dans les vêtements pour enfants, basée à Paris. Elle et moi avons tous deux travaillé dans le département marketing, relations publiques/communication. Pendant ce temps, nous avons beaucoup parlé de la Chine et de la culture chinoise car j’ai étudié à l’étranger à Shanghai lors de mon dernier semestre à IFA Paris. Nous plaisantions toujours en disant que nous allions créer un jour une entreprise ensemble, sans trop y croire.

 Leah Li de OuiBridge

Leah Li de OuiBridge

Un jour, presque par hasard, alors que nous en avions marre de chercher un emploi, nous avons décidé de créer notre entreprise. Notre activité consiste à aider les marques et les concepteurs à bénéficier d’une meilleure exposition sur tel nouveau marché – principalement aux États-Unis, en Europe et en Chine. Nous voulions littéralement créer un « pont », d’un continent à l’autre. Notre nom initial était WeBridge – nous (notre société) allions aider telle marque à faire le lien vers un nouveau marché. Mais puisque nous sommes basés à Paris, nous avons décidé de retenir oui, plus encourageant. « Oui, nous pouvons vous installer sur un nouveau marché. » Je suppose qu’en termes de grammaire anglaise, cela pourrait être considéré comme un homonyme… Je pensais que c’était accrocheur.

M.T. : OuiBridge semble être une agence transversale et transfrontalière. Comment Leah et vous envisagez-vous l’avenir de cette société basée à Paris ?

Ehryl O’Rourke : En effet, notre activité est transversale et transfrontalière. C’est le squelette de notre entreprise. Bien que OuiBridge soit actuellement basée à Paris, nous nous structurons bientôt en tant qu’entreprise en Chine – c’est une nécessité à 100% en termes de relations publiques et de communication, pour les marques et les concepteurs. Par exemple, nous devrons ouvrir un compte WeChat officiel. WeChat fait partie intégrante de la communication et des affaires en Chine. Nous ne pouvons pas faire cela sans être une entité légale en Chine. Dieu merci, mon partenaire est une citoyenne née et élevée en Chine ! Cependant, Paris restera toujours le lieu de notre siège, pour l’histoire de la société et de la ville elle-même.

M.T. : Votre agence cible en priorité les jeunes entrepreneurs et créateurs basés un peu partout (même en Chine, n’est-ce pas ?) et ayant besoin d’accroître leur visibilité commerciale. Quels autres services et spécificités offrez-vous ?

Ehryl O’Rourke : Oui, basés n’importe où. On a été contacté par une marque de Toronto cherchant à pénétrer le marché français et une autre de France qui souhaite s’implanter en Chine. Nos services sont en quelque sorte liés les uns aux autres, du conseil aux relations publiques en passant par la création de contenu. Nous accompagnons aussi les marques ou les créateurs qui n’ont pas nécessairement le budget nécessaire pour aller à l’étranger mais qui souhaitent bénéficier de nos conseils pour entrer sur tel marché et/ou savoir de quelle manière ils pourraient se lancer. Nos services de relations publiques sont généralement plus pratiques. Nous avons noué de nombreux contacts avec des medias, en Europe et en Chine, ainsi que des partenariats potentiels avec d’autres sociétés qui permettent à nos clients d’être visibles sans jamais quitter leur pays. La création de contenu est en fait assez simple !

Ehryl O'Rourke

Ehryl O’Rourke

M.T. : En tant que jeunes entrepreneures, quels sont vos principaux défis aujourd’hui ? Comment passer de la théorie apprise durant les études aux demandes concrètes du marché ?

Ehryl O’Rourke : De toute évidence, il y a un dilemme financier. Je travaille à temps plein et à temps partiel dans le secteur de la mode et je développe OuiBridge. La gestion du temps est la clé. Cependant, les plus grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont l’administration française (surtout en tant qu’étrangères) et la promotion de notre nom. Ce sont toujours les plus grandes difficultés auxquelles tout jeune entrepreneur doit faire face. Je pense que l’accumulation de tout ce que j’ai appris durant mes études et dans la vie m’a vraiment aidé à construire la base solide dont j’ai besoin pour réaliser mes rêves. Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai étudié le commerce international, j’avais donc les connaissances et les compétences nécessaires pour créer une entreprise dans un environnement international. IFA Paris a été ma cerise sur le gâteau ! Je dois remercier IFA pour la plupart des choses apprises en matière de marketing et de communication de la mode à l’échelle mondiale, faute de quoi le modèle commercial OuiBridge cesserait d’exister. La mode et le luxe évoluent très rapidement. J’essaie de lire au moins un article par jour de Jing Daily ou Business of Fashion pour rester pertinente dans mon domaine. Si vous ne restez pas en phase avec les tendances du secteur, vous risquez de perdre une clientèle aussi rapidement que vous l’avez gagnée !

Ehryl O'Rourke

Ehryl O’Rourke

M.T. : Sur quels projets travaillez-vous actuellement ? Pourriez-vous révéler les noms d’un ou deux de vos clients et parler de la nature des projets avec eux ?

Ehryl O’Rourke : Nous travaillons sur des projets assez excitants. Pour une marque venue de Chine (qui a travaillé pour Armani), nous réfléchissons aux moyens de faire connaître son nom sans le traditionnel pop-up store. Nous les aidons également dans leur nouvelle image de marque.

M.T. : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants souhaitant créer leur propre entreprise à l’avenir ?

Ehryl O’Rourke : Mon premier conseil est de faire en sorte que l’entrepreneuriat soit bel et bien destiné à ceux qui se lancent, car c’est une route cahoteuse. Toutefois, cela peut s’avérer génial quand les choses marchent ! Pour les amateurs de montagnes russes comme moi, je recommanderais d’abord de travailler pour une entreprise pendant un certain temps et de voir directement comment une entreprise fonctionne dans le secteur de la mode. Il est important de connaître au moins les bases de ce que l’on fait. Une fois que vous aurez bien compris les tenants et les aboutissants, réfléchissez et faites le saut ! Mon deuxième conseil est de ne jamais abandonner. Se décourager fait partie du voyage, mais si votre rêve est de posséder votre propre entreprise un jour, alors faites-le. Si IFA Paris m’a appris quelque chose, c’est bien cela : sortez de votre zone de confort, luttez contre vos douleurs physiques et émotionnelles et faites de votre rêve une réalité !

Pour plus d’informations sur le programme suivi par Ehryl :  MBA Mode et Media