
On pénètre facilement l’âme de Paris en observant son paysage urbain. Un patrimoine dont les ressources s’exposent fièrement mais dont la face cachée, plus confidentielle, abrite une scène underground très inspirante pour tous les créatifs.
Moins exhibés au regard du grand public, certains espaces abandonnés envoûtent tout autant. Dans les entrailles de la capitale, se cachent secrètement les vestiges d’un autre temps. La fascination des artistes pour d’anciennes maisons closes, friches industrielles ou gares désaffectées, attestent du pouvoir attractif de la laideur comme source d’inspiration. Ces lieux hétéroclites, souvent abandonnés, n’ont pour unique point commun, que les plaies béantes de leur histoire, affichées à ciel ouvert.
Partagé entre sentiments contradictoires et imaginaire absolu, l’artiste voit en l’altération de leur beauté originelle, un autre processus de création. Grâce au temps suspendu et à la décadence du lieu, les ruines deviennent un marqueur esthétique d’un nouveau genre, qui met les neurones en ébullition. La divagation de l’esprit est animée par une scénographie inhabituelle où le silence règne en maître, où la nature reprend progressivement ses droits, où le délabrement des lieux force l’introspection et insuffle l’inspiration. L’exploration de lieux my(s)thiques donne lieu à une autre forme d’expression expérimentée par les photographes, graffeurs, ou artistes pluriels en recherche d’authenticité. Et si leur thèse sur la laideur, accréditait finalement toute la subjectivité de l’art…