
Malgré un contexte anxiogène, Paris entérine définitivement son statut de capitale de la mode avec le maintien de la Fashion Week printemps-été 2021. La FHCM (Fédération de la Haute Couture et de la Mode) a mis toute son énergie au service de la filière pour soutenir l’évènement, entre diversification des formats et multiplication de partenariats.
« La précédente Fashion Week entièrement digitale nous a laissés tous orphelins d’une forme très vivante du spectacle ». Les propos de l’historien de la mode, Olivier Saillard, résument parfaitement la situation. L’exercice du 100% digital instauré au printemps dernier a certes été novateur, mais n’a pas fait l’unanimité auprès de la profession. Il a donc fallu une nouvelle fois s’adapter à la conjoncture, à l’absence d’acheteurs ou journalistes étrangers, à une jauge réduite d’invités. Mais certains chiffres forcent la voie du dynamisme créatif…les opportunités crées par chaque semaine de la mode généreraient près de 2 Milliards d’€ de retombées !
Lors de cette édition, 19 grandes enseignes de luxe ont osé les « vrais défilés ». Dior, Balmain, Hermès ou encore Chanel (on note l’absence de Saint Laurent) ont réjoui un public trié sur le volet, en grande majorité français et masqué, ravi du retour des shows sur les podiums. Le public international a dû se contenter d’un suivi en live ou en streaming sur la plateforme dédié, PFW.
D’autres avaient fait le choix de présenter les collections printemps-été 2021 au format exclusivement numérique, résignés à respecter la parenthèse imposée par l’épidémie de la Covid. Pas moins de 45 événements digitaux se sont succédés (Marine Serre, Margiela, Balenciaga), allant du défilé virtuel aux contenus vidéos (conférences, interviews, podcasts ou visites culturelles).
Une version hybride a fait son apparition dans le calendrier, en combinant présentations privées et rencontres avec les stylistes. Sur rendez-vous uniquement, les collections ont pu être présentées aux journalistes et acheteurs dans des showrooms privatisés pour l’occasion, ces griffes ayant fait le choix assumé d’une affluence maitrisée (Alexis Mabille, Alexandre Vauthier, Giambattista Valli).
YouTube, Google, Instagram et Facebook étaient plus que jamais partenaires de toutes les manifestations. La fédération a particulièrement veillé au rayonnement des labels sur le continent asiatique. La collaboration avec Hylink (agence indépendante de communication digitale en Chine) a permis la diffusion de la PFW sur les réseaux sociaux chinois, tandis que le quotidien Japonais The Asahi Shimbun relayait toute l’actu parisienne de la mode.
Si aux USA, la semaine de la mode était couverte par le New York Times, les partenariats français ont largement contribué à une dynamique d’innovation et d’expertise. La Fashion Week a bénéficié dans l’hexagone du soutien des médias (Canal + pour « Paris Fashion », RadioNova) tout autant que celui d’institutions culturelles (Palais de Tokyo, Château de Versailles, le Palais Galliera ou encore le MUCEM de Marseille). L’Institut Français de la Mode a collaboré à l’édition d’un magazine où les griffes ont pu proposer des contenus additionnels, pendant que le nouveau showroom « SPHERE » renforçait sa politique de soutien aux marques émergentes.
Malgré les circonstances exceptionnelles des derniers mois, beaucoup d’efforts ont été déployés pour que survive un des évènements phares de la capitale française. Pari relevé haut la main. Cette nouvelle semaine de la mode corrobore parfaitement l’adage : « L’union fait la force » !