
Jeter n’est plus tendance, la mode ne le sait que trop. Alors, comment en marge des circuits classiques, le secteur est-il parvenu à développer une sous-économie aussi rentable qu’éco-friendly ?
Historiquement, la fripe a toujours existé. D’abord en lien avec les associations caritatives pour venir en aide aux plus démunis, la Fast Fashion et la surproduction de vêtements, sont pourtant venus perturber le schéma traditionnel.
Le vêtement second-hand a progressivement changé de statut. En quelques années, la bonne action annuelle s’est muée en une prise de conscience écologique, favorisant la multiplication des initiatives de recyclage. En responsabilisant le consommateur, le vêtement est entré dans une logique de soutenabilité dont les vide-dressings sont les ambassadeurs les plus actifs (en point de vente physique comme Violette Sauvage mais aussi en ligne, Vinted).
L’engouement du public pour cette nouvelle façon de consommer contribue à développer une économie circulaire, plus éthique, plus respectueuse de l’environnement. Diminution du pouvoir d’achat, conscience écologique, appétence pour une individualisation de l’apparence, ce marché parallèle de la mode répond à de nouvelles attentes, galvanisé par la niche des Millénials. Dans une conjoncture difficile, les vide-dressings procurent une double satisfaction : la revente des anciens vêtements finance l’achat de nouvelles pièces.
Longtemps considérés comme un concept marginal, ils sont certes une riposte à la réalité économique, mais doivent aussi leur succès aux préoccupations environnementales et sociales. Bien loin des normes traditionnelles pratiquées en boutique, le brassage social est de mise. Ces rendez-vous dynamisent les rencontres, les échanges pour en faire des espaces communautaires où chacun espère dénicher sa propre pépite…et si elle est vintage, c’est encore mieux!
Omniprésents dans le paysage actuel de la mode, les vide-dressings réaliseraient presque la prouesse de transformer la fast fashion en slow fahion, et le plus fourni des placards, en un dressing éthique : alors pourquoi s’en priver ?!