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Interview avec Sandy Bontout, professeure et coordinatrice du Bachelor Marketing de la Mode

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Interview avec Sandy Bontout, professeure et coordinatrice du Bachelor Marketing de la Mode

By juin, 2020avril 19th, 2022No Comments

« C’était le bon moment pour IFA Paris et le Secours Populaire de générer ensemble un maximum d’actions en un temps limité ! »

Pyrénéenne passée par Dubai, Berlin, Londres et devenue parisienne, Sandy Bontout, ancienne de Condé Nast et professeure de marketing de la mode à IFA Paris est aussi volontaire au Secours Populaire. Elle a contribué, au sein d’IFA Paris et avec le soutien de la Ville de Paris, à la création d’un atelier de masques en tissus destinés à l’association ainsi qu’aux hôpitaux parisiens. Interview.

Michel Temman : Cela fait déjà plusieurs fois que l’ecole de mode IFA Paris et le Secours Populaire œuvrent ensemble. Comment est née cette coopération entre l’école et l’association d’entraide ?

Fabrication de masques d’IFA Paris

Fabrication de masques d’IFA Paris

Sandy Bontout : Ce n’est pas la première fois en effet pas qu’IFA Paris et le Secours Populaire coopèrent. IFA Paris a déjà organisé des collectes de vêtements pour l’association et en novembre-décembre dernier, avant le Sapin de Noël, on a organisé au sein d’IFA une hotte pour les enfants défavorisés et recueilli une centaine de jouets neufs pour les enfants du Secours Populaire, dont je suis volontaire depuis un an. J’aide d’ordinaire les enfants de l’association à faire leurs devoirs et j’assiste aussi des collectes alimentaires. C’est ainsi que j’ai rencontré son secrétaire général, Abdel Ghazi, qui connait donc déjà bien IFA. Il savait qu’on avait des machines, de quoi fabriquer des vêtements. Cette fois-ci, en pleine crise du covid, le Secours Populaire nous a demandés si l’on pourrait aider à la fourniture de masques. Nous avons répondu à cette demande avec le soutien de la Ville de Paris qui a débloqué un budget et nous a livrés des tissus prédécoupés, des élastiques et des fils.

Masques en tissu par lots de 10

Masques en tissu par lots de 10

M.T. : Vous avez alors monté en un temps quasi record un atelier de fabrication de masques ?

Sandy Bontout : C’est allé assez vite en effet, avec aussi l’impulsion de Jean-Bapstiste Andréani (directeur général du campus parisien d’IFA Paris, ndlr), qui s’est beaucoup impliqué – il a aussi fait fabriquer des visières avec les imprimantes 3D de Foundry (notre laboratoire Fashion Technology), pour le mouvement « Visières solidaires ». Avec les élèves en 3e année de bachelor stylisme modélisme, avec plusieurs professeurs eux aussi volontaires et des étudiants motivés, on a réorganisé l’atelier de couture. On a commencé à assembler des masques par lots de dix. Les élèves ont mis en pratique leurs connaissances et ont appris vite. On a créé un agenda sur lequel les étudiants pouvaient s’inscrire pour rejoindre l’atelier le lendemain. En deux jours, on a atteint notre premier objectif : produire 140 masques. Depuis, on est parti sur un bon rythme et on a accru la production. Les élèves, eux, sont heureux de se sentir très utiles. Surtout après toutes ces semaines de confinement ! L’atelier permet aussi de recréer du lien humain.

M.T. : Atelier qu’Abdel Ghazi est venu je crois voir de ses propres yeux dans les murs de l’école de mode parisienne IFA Paris ?

 Abdel Ghazi, secrétaire général du Secours Populaire visitent l’atelier de couture d’IFA Paris

Abdel Ghazi, secrétaire général du Secours Populaire visitent l’atelier de couture d’IFA Paris

Sandy Bontout : Tout à fait. Il est venu voir l’atelier de couture de Foundry, notre Fashion Technology Lab (2), avec Jean-Baptiste Andréani et avec des responsables de la Ville de Paris et de l’arrondissement coordonnant l’opération – Foundry, au passage, est, sur 400 mètres carrés, un lab de mode technologique, le premier du genre à Paris. Il est composé d’espaces de travail, d’un atelier technique et d’un espace de fabrication expérimentale doté d’équipements de pointe. Il était important qu’Abdel Ghazi et la Ville de Paris viennent s’assurer que nos masques répondent bien aux critères de qualité réglementaires. À l’heure où les choses reviennent tout doucement à la normale, je me dis que c’était vraiment le bon moment pour IFA Paris et le Secours Populaire de générer ensemble un maximum d’actions en un temps limité ! Nous travaillons aussi au sein d’IFA sur un projet de festival de mode éthique auquel pourrait aussi participer le Secours Populaire. Car au sein d’IFA Paris, l’écoresponsabilité de la mode – le recyclage, le partage et les solutions permettant de rendre le secteur de la mode plus durable – est un thème cher, enseigné aux étudiants.

Fabrication de masques d’IFA Paris

Fabrication de masques d’IFA Paris

M.T. : IFA Paris s’est beaucoup investi durant cette crise épidémique. Quelles nouvelles mesures récentes avez-vous aussi prises dans l’établissement ?

Sandy Bontout : Nous avons surtout travaillé sur le tout-sanitaire. On a établi des marquages au sol. Dans notre atelier, j’ai scotché au sol les repères de 4 mètres carrés autour de chaque machine ! On a installé un système de flèches qui aide les étudiants à bien se repérer, pour que chacun comprenne son itinéraire. On a disposé des gels hydro-alcooliques et des gants un peu partout… On a vécu et on vit un moment étrange. Cela paraît si bizarre de voir autant de gens masqués dans la rue. Ce n’est pas du tout dans la culture européenne et française. Alors qu’en Asie, les gens sont moins tactiles, ils se regardent différemment, à peine… C’est un peu comme si nous étions dans un film !

(1) www.secourspopulaire.fr
(2) www.foundryftlab.com