
L’objectif de la photographie de mode est de créer des visuels contenant des éléments artistiques. Elle donne donc aux photographes la possibilité d’utiliser leur propre imagination. Ainsi, elle vise à attirer les clients en suscitant l’imagination lors de la promotion d’un produit ordinaire. Plus particulièrement tout au long de la pandémie, au moment où les achats en ligne ont atteint leur apogée, la photographie de mode est devenue l’un des facteurs qui influent sur les comportements d’achat.
Récemment, les photographes de mode turcs ont également connu un grand succès dans des projets internationaux. Comme la mode elle-même, la photographie de mode est également affectée par les tendances qui changent chaque année et chaque saison. Dernièrement, les séances photos de couverture via Facetime sont devenues très populaires.
Parmi les photographes de mode les plus connus en Turquie, nous pouvons citer Tamer Yılmaz, fondateur du studio de photographie « Fabrika » en 1998 ; Nihat Odabaşı, récompensé à plusieurs reprises dans « Pantene Png »; Koray Birand, dont les photographies ont été publiées dans de célèbres magazines de mode depuis 2003 ainsi que Lara Sayılgan, Şenol Altun, Nurhan Artar, Murat Sargın, Sedef Delen, Onur Doğu, Koray Erkaya, Hasan Hüseyin, Bennu Gerede, Zeynel Abidin Ağgül, Adil Gültekin, Cüneyt Akeroğlu.
Photo réalisée par Nurdan Usta
Nurdan Usta, une des jeunes photographes de mode récemment impliquée dans des projets à succès en Turquie, partage son parcours dans l’industrie de la mode et de la photographie lors de notre interview exclusive.
IFA Paris – Istanbul : Comment êtes-vous arrivée dans l’industrie de la mode et de la photographie ?
Nurdan Usta : J’ai réalisé mes premiers pas dans le secteur lorsque j’ai rejoint le club de photographie de l’Université des beaux-arts Mimar-Sinan où j’étudiais la mode.
J’ai été particulièrement attirée par ses différents aspects et son dynamisme. Je me suis préparée aux examens d’entrée une fois de plus et j’ai commencé à étudier la photographie. À partir de ma deuxième année, j’ai commencé à travailler comme assistant. Mon conjoint m’a toujours soutenue. Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu ensuite réaliser ce que je voulais d’une certaine manière.
IFA Paris – Istanbul : Quels sont les aspects les plus difficiles et les plus agréables de votre profession ?
Nurdan Usta : Je ne saurais les décrire comme des difficultés, car j’aime ce que je fais. Cependant, en dehors de l’aspect esthétique, les connaissances techniques, etc., qui sont incontournables, je peux dire que l’élément qui requiert de l’expérience est la gestion des crises, qui est très importante.
IFA Paris – Istanbul : Pourriez-vous nous parler de la prise de portraits ? Comment ressentez-vous le fait de rencontrer des personnes ayant chacune une histoire unique, et d’être témoin des activités qu’elles mènent dans le cadre de leur profession ?
Photo réalisée par Nurdan Usta
Nurdan Usta : En général, j’aime travailler sur différentes choses. Et cela est également visible à travers mes photographies. J’aime travailler dans différents domaines, mais en les interprétant à ma façon. Le portrait, la mode, la mode enfantine, le portrait de mode, la décoration et l’alimentation sont les domaines sur lesquels je travaille. Ils sont tous différents les uns des autres. Mais une fois que vous avez la capacité de communiquer le sentiment que vous souhaitez transmettre, et si vous avez également une perspective esthétique, vous pouvez réaliser beaucoup de choses.
Je peux dire que cette situation est similaire à celle d’un musicien qui joue de plusieurs instruments. Mais évidemment, travailler avec les gens est aussi ce que j’aime le plus. Et pendant la prise de vue, je peux faire ressortir des humeurs et sentiments différents à travers les photos. C’est peut-être ce qui rend mes projets un peu différents. Je pense qu’il est important de se spécialiser.
C’est un aspect à ne jamais négliger. Mais c’est de cette façon que mon cerveau fonctionne, et cela me rend plus forte. Et pendant que je travaille avec des gens, je prends également plaisir à travailler avec des personnes de différents secteurs. Je vois des choses différentes dans chaque individu. Et j’apprends. J’ai l’occasion de faire la connaissance de personnes précieuses. Et je me sens très privilégiée. Par exemple, des artistes, des acteurs et actrices, des créateurs de mode, des enfants, des hommes d’affaires, etc.
IFA Paris – Istanbul : Quels types de changements avez-vous observés dans l’industrie de la mode au fil des années ? Qu’est-ce qui sera différent dans la mode à l’avenir ?
Photo réalisée par Nurdan Usta
Nurdan Usta : Je pense qu’il y aura une tendance vers des produits plus durables. Je suppose que nous verrons des tissus fabriqués par différentes technologies de la mode dans plusieurs créations. Peut-être que nous voudrons utiliser certains vêtements plus longtemps. Je ne sais pas. Nous verrons tous ensemble ce que cette nouvelle période nous apportera. Peut-être que nous porterons des créations faites à base de tissus antivirus. Il y a un an, il n’y avait pas de masques. Maintenant, nous avons des masques avec des étoiles et des oiseaux dessus.
Et avec les géants de la mode, je pense que les créateurs locaux vont aussi se développer. En Turquie, notamment, nous avons des créateurs de mode qui font leur travail selon les normes internationales. Bien que nous traversions une période économique difficile, je pense qu’ils vont se développer à long terme.
IFA Paris – Istanbul : Étant donné que les contacts physiques et les voyages ont été restreints en raison de la pandémie, la photographie des produits et des collections a pris le dessus. Qu’en pensez-vous ?
Nurdan Usta : Absolument. Les gens voulaient se présenter sur des plateformes en ligne. Cela est devenu une nécessité. Ce besoin existait déjà, puisque même les petites entreprises l’ont perçu. En effet, elles ne pouvaient pas vendre leurs produits lorsqu’aucun client ne se rendait au magasin. C’est ainsi qu’elles se sont retrouvées sur le marché en ligne.
IFA Paris – Istanbul : Que pensez-vous des semaines de la mode numérisée ? Pensez-vous qu’on puisse revenir à l’ancienne méthode ?
Nurdan Usta : Ces expositions et défilés numériques sont devenus la conséquence d’une nécessité. Nous pourrions revenir à la normale lorsque cette raison obligatoire disparaîtra, mais nous avons également constaté que certaines choses pourraient être maintenues en ligne. Le numérique est devenu une alternative idéale lorsqu’il est applicable. Nous avons pris des photos d’une personne aux États-Unis et d’une autre en Allemagne via Facetime alors que nous étions encore à Istanbul. Allons-nous nous habituer à vivre avec des virus ? C’est ce qu’on dit… Si tel est le cas, les solutions que nous avons adoptées temporairement pourraient désormais faire partie de notre quotidien.
IFA Paris – Istanbul : D’après votre expérience, que suggérez-vous aux étudiants en mode qui veulent réussir dans l’industrie de la mode ?
Nurdan Usta : Je peux suggérer aux étudiants en école de mode de travailler d’arrache-pied, d’effectuer beaucoup de recherches, de tenir bon et de ne pas abandonner. Ce conseil est valable non seulement pour l’industrie de la mode, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent réussir. L’important c’est d’innover, de suivre les changements et, surtout, d’agir en toute bonne foi, comme une bonne personne.