
Avec le défilé d’IFA Paris, qui s’est deroulé le 18 novembre à 19h30, c’est un concentré des inspirations de la nouvelle génération de créateurs qui fut visible. Car au delà des styles et des esthétiques très dive rs des différentes collections on peut reconnaître des préoccupations communes parmi les 10 etudiants du Bachelor Stylisme Modelisme d’IFA Paris, du campus de Paris et de Shanghai qui ont vu leur collection defiler.
Défilé d’IFA Paris à Shanghai (Bund 22)
La réflexion sur place de la féminité dans nos société comtemporaine est le point de départ de plusieurs collection : Nan Ni s’inspire d’un conte traditionnel chinois pour imaginer une déesse des temps modernes, romantique et aérienne qu’elle habille de plumes blanches utilisées comme un tissu. Même veine romantique pour Liu Ling dont les silhouettes volumineuses mais légères grâce à l’utilisation de matières comme l’organza de soie, toutes en couleurs pastelles, renvoient à l’idée d’une féminité authentique, sereine et apaisée, afranchie des pesanteurs de la représentations sociale. A l’inverse Shen Boya crée pour une femme forte et sur d’elle-même, vêtue de silhouettes noires aux formes simples, mais brodées de couleurs vives.
Défilé d’IFA Paris à Shanghai (Bund 22)
Noir et couleurs également, mais avec des silhouettes en maille couvertes de broderies aux motifs floraux pour Shen Hanlin qui évoque, à travers sa collection, un jardin sous la lune de minuit, vu comme une métaphore de la révélation de la personnalité profonde des individus. Une meilleurs compréhension de soi est en effet un questionnement que l’on retrouve chez plusieurs créateur, comme chez Nana qui utilise le test de Rorschach, un test de personnalité créé par un psychologue Suisse, pour créer des silhouettes en noir, gris et blanc, aux imprimés et aux volumes complexes et parfaitement symétriques pour évoquer la quête de son moi profond.
Défilé d’IFA Paris à Shanghai (Bund 22)
Les relations de la mode avec l’art et les autres champs créatifs sont une autre source d’inspirations importante de ces tout jeunes stylistes. Ainsi Ruktam Srinakarin a construit sa collection à partir de collages d’éléments d’architecture contemporaine, mais en y introduisant des slogans pour attirer l’attention sur les répercussions que la politique internationale peut avoir sur la vie de chaque individu. Le résultat est une collection à la fois douce et agressive, romantiques et streetwear, où des broderies Haute Couture côtoient des doudounes déconstruites, et de la mousseline aérienne est mélangées à des corsets armures.
Architecture encore chez Tanyalak Promlumpak qui déséquilibre ses chemises à carreaux et des pièces de workwear en d’élégantes silhouettes blanches et marines à l’instar de l’architecte américain Peter Eisenman dont le travail sur la déconstruction mené avec le philosophe Jacques Derrida à servi de point de départ à cette collection.
C’est le célèbre photographe chinois Ren Hang, mais aussi une réflexion sur le destin des relations entre individus, qui ont inspiré Yuliya Dovzhych. A partir du travail de cet artiste, la jeune styliste laisse libre cours à son romantisme rêveur avec ses superpositions colorées couvertes de soie volantée et de broderies florales.
Michel Temman, Etienne Bourgois, Olivia Chai et Patrick Kouzmine-Karavaieff
Tout aussi colorées, mais animée d’une énergie pop, la collection de Zoé Gray s’est construite à partir d’une recherche sur les œuvres provocatrices de l’artiste britannique Tracey Emin. D’où ces silhouettes féminines qui mélangent une certaine forme d’élégance traditionnelle chahutée par des imprimés digitaux optiques et des patchworks de tissus anciens sur lesquels sont brodés des slogans clin d’œil à la vie de cette génération « millenials ».
Ce defilé se deroulait pendant la New Couture Fashion Week dans le bâtiment historique du Bund 22 à Shanghai en compagnie de 200 invités dont de nombreux VIP chinois et étrangers. Parmi eux, Etienne Bourgois, directeur général d’Agnès b, membre de la fédération de la couture et président de la fondation Tara, qui a été très impressionné par les créations des étudiants ou encore Renato Nucci et Eric Tibusch, célèbres couturiers tout autant enthousiasmés. Madame Wang Hong, ancienne doyenne de la Shanghai University Engineering Sciences (SUES), partenaire historique d’IFA Paris et aujourd’hui maire du district de Baoshan à Shanghai était également présente. Pour l’occasion, les mannequins étaient maquillés par un partenaire de longue date d’IFA Paris, Make Up For Ever.
Cette soirée haute en couleur s’est terminée avec un cocktail organisé par l’hôtel Grand Mercure du groupe Accor durant lequel le champagne Laurent Perrier, partenaire régulier d’IFA Paris, coulait à flot tout comme le vin offert par CWS (China Wines & Spirits).