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IFA Paris Fashion Tech Panel: Ventes, création et développement durable

Technologie de la mode

IFA Paris Fashion Tech Panel: Ventes, création et développement durable

By octobre, 2018avril 17th, 2022No Comments

Qu’ont les humains, les buildings, les décharges, la spiritualité et les robots en commun ?

En amont du lancement de son programme dédié à la Fashion Tech, IFA Paris a organisé le 26 septembre dans ses murs un panel de discussion sur le rôle de la technologie dans la mode moderne. Deux heures durant, Anastasios Sofroniou a emmené ses panelistes experts dans un voyage vers le monde de la technologie dans la mode, du design à la production, de la vente au développement durable.

Fashion Tech Panel

Fashion Tech Panel

Peter Jeun Ho Tsang a ouvert le bal en dévoilant le rôle croissant de l’intelligence artificielle dans les domaines créatifs et notamment le stylisme. Peter a insisté sur l’importance de l’imprévisibilité de l’inspiration humaine comme source d’authenticité dans le stylisme de mode. Tout en admettant les progrès réalisés dans la vitesse et l’efficacité du processus du design, Peter prévoit un futur dans lequel la créativité restera un domaine réservé à l’humain, celui–ci étant facilité et transmis par la technologie.

Ensuite, Sandy Bontout a ouvert la porte sur le futur de la distribution dans la mode. Elle a souligné les avantages opérationnels et financiers des omni-canaux efficaces qui exploitent de manière croissante les commandes faites en ligne et enrichissent l’expérience du shopping en magasin. Sandy a remarqué que, malgré cette tendance, les consommateurs préféraient encore chercher leur produit en ligne et aller les acheter ensuite en magasin. En plus de cela, Sandy a mis en avant la tendance, de plus en plus importante, qu’ont les maisons de nommer des directeurs artistiques proches des célébrités, ce qui va à l’encontre de la tradition qui est de nommer de purs directeurs artistiques. Elle a mis ce phénomène en relation avec l’influence toujours croissante qu’a le monde digital sur la mode tout comme celui des célébrités influenceuses.

Peter Jeun Ho Tsang

Peter Jeun Ho Tsang

Les influenceurs restaient au centre de la discussion quand Kamila Boudova, une voix portante lorsqu’il s’agit de mode durable, a pris la parole. Kamila a insisté sur le besoin de reformer les perspectives sur la durabilité avant que les influenceurs puissent jouer leur rôle en amenant les clients vers une mode durable. Elle loue les micro-influenceurs qui, avec leur authenticité, sont mieux équipés pour emmener la mode vers la durabilité. L’industrie de la mode ne deviendra pas durable du jour au lendemain, mais chaque millimètre gagné par tous les acteurs de la mode, celle-ci peut se diriger irrémédiablement vers la durabilité. Elle a prévenu des risques de la tendance actuelle de l’ecoblanchissement de petites parcelles de la ligne de production pour apparaitre durable, en affirmant que l’ecoblanchissement, qui attire par son côté pratique à cours terme, n’était pas durable. De cette perspective, elle souligne le rôle du consommateur d’où doit provenir la demande d’une mode durable. Elle milite pour approche plus en phase avec certaines valeurs plutôt que de chercher la bonne affaire à tout prix, ce qui, selon son expérience personnelle, permet une plus grande connexion spirituelle. Savoir que les vêtements qu’elle porte n’endommagent pas la planète qui les lui a offerts la rend heureuse.

Le Directeur Artistique d’IFA Paris, Jean-Marc Chauve, a clôturé le panel avec une analyse sur la capacité des robots à devenir des artisans de la mode. Jean-Marc a mis en avant deux limites à la production de vêtements de luxe par des robots. D’un côté, les robots, même les plus avancés, sont incapables de manipuler des tissus souples qui sont la base des vêtements de luxe. De plus, les machines sont incapables de mettre à exécution les designs compliqués et délicats de la plupart des vêtements. Mais, au-delà de ces considérations pratiques, le monde de la mode doit également prendre en compte les implications sociales que l’utilisation systématique des robots pourrait avoir. Entre les abus des droits de l’homme qui gangrènent les industries sous-traitantes traditionnelles et les pertes d’emploi qui résulteraient du remplacement des humains par des machines, les marques doivent bien appréhender les avantages et les inconvénients de l’utilisation de robots artisans sur leur image.